Paris et l’Île-de-France ont connu hier un épisode neigeux sans précédent depuis 1987. Un phénomène météo qui très vite entraîné d’énormes difficultés de circulation et, progressivement la paralysie de la région.
Les journaux de 18 heures relaient la parole officielle par la voix de Brice Hortefeux. L’irresponsable ministre de l’Intérieur affirme pourtant : « Il n’y a pas de pagaille ! »
En milieu d’après-midi, les bouchons en région parisienne dépassent déjà les 260 km cumulés pour atteindre à 19 heures un pic de 425 km. Ici et là, englués dans une neige lourde, des milliers d’automobilistes et de conducteurs de poids lourds se trouvent piégés par les précipitations qui tombent sans discontinuer. Quelques-uns, incapables de maîtriser leur véhicule devenu incontrôlable, vont au fossé. D’autres sont contraints d’abandonner leur véhicule.
Mais pour Brice Hortefeux, « Il n’y a pas de pagaille ! ».
Côté transports, cela tourne à la Bérésina des autobus. Incapables de se déplacer sur des chaussées devenues rapidement impraticables, notamment sur des voies en pente transformées en patinoires, les lourds engins de la RATP sont réduits à l’inaction. Dès le milieu de l’après-midi, les 350 lignes exploitées par la Régie sont fermées, laissant par la force des choses des dizaines de milliers de voyageurs en plan dans la tourmente. Et cela ne va pas mieux du côté aérien : à Roissy, l’aéroport Charles-de-Gaulle est fermé en totalité durant 90 minutes avant de rouvrir 2 pistes et de reprendre, dans le chaos, un trafic dérisoire en regard d’une exploitation normale.
Mais pour Brice Hortefeux, « Il n’y a pas de pagaille ! ».
Si les chaussées sont glissantes, les trottoirs le sont également et les chutes de piétons se multiplient, entraînant une augmentation massive des blessures traumatologiques : fractures du poignet, de la cheville, du coude, luxations du poignet, du bras ou de l’épaule. Face à l’afflux des blessés, les services hospitaliers d’urgence font face du mieux possible, mais doivent renoncer, pour cause d’impossibilité d’utiliser les ambulances, aux transferts sanitaires qu’engendre ordinairement ce type de situation. Á l’hôpital comme dans la rue, c’est la galère !
Mais pour Brice Hortefeux, « Il n’y a pas de pagaille ! ».
Le ministre l’avait pourtant assuré : il n’y aura pas de Franciliens naufragés. Ce sont pourtant des milliers d’habitants d’Île-de-France, principalement des travailleurs, qui auront dû trouver refuge dans des centres d’accueil ouverts en urgence, notamment dans le Val-de-Marne et les Yvelines. D’autres ont été contraints de passer une partie de la nuit, voire la nuit entière, enfermés dans leur véhicules dans le froid glacial et au risque d’une intoxication. Sans oublier ces milliers d’employés qui ont dû renoncer à rentrer chez eux et ont passé la nuit dans les locaux de leur entreprise, tels les salariés du CEA de Saclay.
Mais pour Brice Hortefeux, « Il n’y a pas de pagaille ! ».
Sensibilisés à cette situation exceptionnelle, la plupart des médias ont ouvert des journaux de crise pour rendre compte de la situation et de la galère des Franciliens. Avec un mot qui revenait comme un leitmotiv dans les titres et les commentaires des reporters, le mot « pagaille », celui-là même que M. Hortefeux avait banni de sa communication, que dis-je, de sa propagande irresponsable. Autres mots entendus dans la bouche des personnes interviewées ou des journalistes : « galère », « enfer » et même « apocalypse ».
Mais pour Brice Hortefeux, « Il n’y a pas de pagaille ! ».
Cerise sur le gâteau, on a appris ce matin avec stupéfaction que des dizaines d’automobilistes naufragés de la route et victimes de conditions exceptionnelles ont été verbalisés pour avoir laissé leur véhicule dans un emplacement non autorisé. De grâce, pincez-moi car je suis probablement en train de faire un cauchemar.
Car Brice Hortefeux l’a affirmé : « Il n’y a pas de pagaille ! ».
Permettez-moi de vous le dire tout net, monsieur Hortefeux : vous êtes un minable !!!